DXX20 Précisions sur le terme AÏOOYAOU – Considérations générales sur le raisonnement formel tétravalent.

Monsieur Alban Nanty

Mon nom est NABGAA 112 fille de DORIO 34. Je réside actuellement en Belgique et dépends de mon frère AYIOA 1 fils d’ADAA 67 chef des expéditionnaires de l’Europe Occidentale sauf Grande Bretagne, Irlande, Portugal et Espagne.

Nous suivons avec intérêt les discussions de vos frères sur la compilation des messages électroniques que vous échangez publiquement entre vous au sujet de notre civilisation d’OUMMO. Nous souhaiterions parfois répondre à certaines de vos interrogations et sommes conscients d’avoir entraîné un sentiment de frustration en restreignant volontairement l’information dévoilée dans nos correspondances avec vous. Sachez que nous avons volontairement omis certaines informations que vous devrez vous-mêmes déduire. Votre développement scientifique vous le permet d’ores et déjà et nous constatons en souriant que vous effleurez parfois certaines réponses sans pour autant les soumettre à une tentative de validation objective.

L’intérêt pour la logique tétravalente est méritoire et il s’agit effectivement d’une voie de recherche pour laquelle vous pouvez vous baser sur les développements théoriques effectués par vos penseurs au cours des dernières décennies. L’énigme que semble constituer pour vous notre terme AÏOOYAOU est provoquée par l’indication donnée dans nos rapports à vos frères que ce terme n’avait pas de traduction signifiante simple dans vos langages. Il s’agit de bien comprendre que ce terme n’est pas utilisé par nous de façon courante, hormis par nos spécialistes en OOLGA WOU-OUA WAAM (cosmophysique théorique), comparables à vos astrophysiciens terrestres. Nous l’employons parfois dans des thèmes philosophiques concernant, par exemple, la finalité des OUAA (lois morales) dans le processus de conformation de notre BOUAWA (âme) après la disparition de notre OEMII (corps).

Pour approcher la signification de ce terme, il vous faut revenir au phénomène étonnant relatif aux nébuleuses toriques IAGGIAAYAOO, déjà mentionné à vos frères par le passé. Une baisse soudaine de la température du gaz au sein de ces nébuleuses nous permet en effet de prévoir de futures déformations ou plissements dans la structure tétradimensionnelle locale de notre WAAM (univers) dus à l’interaction avec notre anti-univers OUWAAM. Ce phénomène se produit avant que la cause apparente qui en est à l’origine se soit effectivement produite. Il faut bien comprendre ici que la conséquence mesurable de la distorsion – la baisse soudaine de température du gaz – précède apparemment la distorsion elle-même et ne module en aucune façon son apparition. Vous sauriez interpréter ce phénomène, de façon imagée, comme une ombre que projetterait la vague provoquée dans notre WAAM par les nuages de matière imaginaire présents dans OUWAAM. Cette ombre serait ainsi le reflet d’un phénomène AÏOOYAOU dont l’amplitude et la distance spatio-temporelles sont incertaines, tout comme il serait incertain de retranscrire la forme tridimensionnelle et la distance d’un objet – inaccessible aux sens et aux instruments de mesure – à partir de l’ombre qu’il projetterait sur le sol.

L’analyse des données au moment de la survenue de ce phénomène permet d’affiner les paramètres du modèle mathématique que nous allons injecter dans le SANMOO (ordinateur) de chaque OAWOOLEA OUEWA OEM (vaisseau spatial) destiné à voyager au travers des conditions isodynamiques relatives au prochain plissement. Toutefois le modèle est imprécis car, si nous savons déduire avec une approximation correcte l’amplitude du plissement, nous ne savons pas prédire avec exactitude le moment auquel il va s’amorcer. Nous devons parfois attendre plusieurs mois avant qu’une expédition, préparée en quelques jours, initie son voyage.

Veuillez m’excuser pour cette digression mais elle me paraît nécessaire pour vous introduire ce terme qui se réfère à un phénomène seulement observable par ses conséquences mais qui reste lui-même partiellement indéterminé du fait qu’il se trouve hors de notre champ de perception inévitablement limité et subordonné aux perturbations stochastiques du WAAM qui modulent nécessairement l’information véhiculée par le flux temporel. Aussi AÏOOYAOU est un terme que nous employons pour décrire l’état d’existence potentielle des particules subatomiques soumises à l’indétermination quantique. Ainsi l’état d’existence AÏOOYAA est inapplicable aux électrons qui évoluent autour des noyaux atomiques et dont on sait seulement percevoir les effets rémanents à l’intérieur d’une enveloppe spatio-temporelle prédictible au niveau de nos échelles de mesure. Nous vous avons affirmé aussi que l’intégration de l’âme de votre frère Sergio Vieira de Mello dans votre psyché collective aura une influence sur le comportement d’un certain nombre de vos frères. Cette influence AÏOOYAOU car des effets psychosociaux mesurables apparaîtront logiquement dans un moyen terme. L’acte barbare et la succession d’imprudences inexcusables qui sont à l’origine de la mort de cet homme sauraient alors être qualifiés de rétropositifs si ces effets psychosociaux prévisibles surviennent effectivement.

AÏOOYAOU peut parfois se projeter dans l’axe classique AÏOOYAA / AÏOOYEEDOO (vrai / faux) si l’actualisation du phénomène prédit survient ou lorsque la certitude qu’elle ne surviendra pas est atteinte. S’il faut absolument tenter de mettre une signifiance en linguistique terrestre sur ce terme, AÏOOYAOU serait l’état d’un phénomène indéterminé dont l’émergence est perceptible ou fortement prédictible mais dont plusieurs actualisations sont envisageables en fonction des différentes distorsions inhérentes au flux temporel qui sauraient moduler sa concrétion. Je crains cependant que cette définition absconse soit une source de confusion pour vous.

Je vous invite fortement à réfléchir sur la notion de rétropositivité introduite ci-dessus, malheureusement fort souvent rejetée par vos frères, qui remet en perspective un acte qui saurait être qualifié de négatif ou malveillant sur l’instant mais dont les conséquences à terme – évaluées avant sa réalisation – compenseraient largement le trauma causé au moment de cet acte. Cette notion est cruciale pour nous, en particulier dans les sphères médicales et éducatives. La notion symétrique de rétronégativité est tout aussi importante. Je vous prie également de réfléchir sur l’aspect particulier de cette correspondance. Vous ne devez prendre les affirmations contenues dans cette lettre que pour ce qu’elles sont en toute logique : des phrases invérifiables et d’origine douteuse, sans doute écrites par un plaisantin. N’importe lequel de vos frères vous opposerait l’argument que vous auriez su écrire cette lettre vous-même et qu’elle ne contient rien de transcendant ni aucun élément objectif d’identification. Je vous conseille pour cela de garder cette correspondance pour vous seul ou de la détruire si vous la trouvez par trop dérangeante. Vous pouvez, si vous le désirez, tenter d’exposer les prémices exposées dans ce document à vos frères en leur laissant supposer que l’idée est vôtre ou qu’elle vous a été inspirée par une amie.

Acceptez, Monsieur Alban Nanty, que j’appose ma main contre votre poitrine en gage d’amitié respectueuse suivant la coutume en vigueur sur notre monde.

Pour OUMMOAELEWE :

NABGAA 112 fille de DORIO 34, approuvée par AYIOA 1 fils d’ADAA 67

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ANNEXE : CONSIDERATIONS GENERALES SUR NOTRE RAISONNEMENT FORMEL TETRAVALENT

Nous basons notre système tétravalent sur la non acceptation formelle du rejet d’un terme médian et d’un terme tiers dans la dialectique. Dans ce système ce qui N’EST PAS se différencie du complémentaire de ce qui EST. Nous acceptons qu’un phénomène puisse à la fois ETRE ET NON ETRE ou NI ETRE NI NON ETRE. Il est certain que de telles distinctions ontologiques sont rarement prises en considération dans la réalité quotidienne. Elles ne sont toutefois pas inconnues de vos penseurs et vous en trouverez les premières ébauches dans la littérature platonicienne ainsi que dans les textes fondateurs de la philosophie bouddhique.

A et B étant deux ensembles de réalités ontologiques opposables dans la dialectique, ce système conduit à accepter les quatre combinaisons suivantes : X1 = {X A B}, X2 = {X A B}, X3 = {X A B}, X4 = {X A B}. Vous devez traduire ici A et B par « N’EST PAS A » et « N’EST PAS B ». Aucune des quatre formes de réalité n’est la simple complémentaire d’une autre.

Nous en donnons un exemple simple dans le schéma ci-dessous en considérant le jeu de couleurs fondamentales rouge, jaune et bleu. Jaune représente alors l’état (A) AÏOOYAA (existence vérifiable) et rouge l’état (B) AÏOOYEEDOO (irréel ; hors de tout cadre de vérification). La couleur orange est un composé de rouge et de jaune, la couleur bleue n’est composée ni de jaune ni de rouge. Dans cette logique le complémentaire de AÏOOYAA n’est pas AÏOOYEEDOO. Ainsi la proposition pour vous contradictoire « X EXISTE » et « X N’EXISTE PAS » est, suivant le contexte :

– réduite à une impasse formelle Ø : (AA) ou (B B) ;
– réduite à une réalité phénoménologique potentielle ou partiellement indéterminée (A
B). Cet état AÏOOYAOU est bien résumé dans le paradoxe imaginé par votre penseur Schrödinger qui conduit à la déduction de deux états potentiels contradictoires superposés dus à la nature quantique des phénomènes mis en oeuvre dans l’expérience ;
– étendue à une existence AÏOOYA AMMIÈ (
B A), invérifiable hors d’un champ de conscience individuel ou collectif. Se situent à ce niveau les processus intellectifs associés aux concepts abstraits, ou les émotions de nature empathique ou compassionnelle, que beaucoup de vos penseurs associent à des phénomènes d’origine purement biochimique et que nous externalisons partiellement aux entités transcendantes que sont l’âme individuelle (BOUAWA), la psyché collective (BOUAWEE BIAEII) et Dieu (WOA).

L’imprécision de vos expressions linguistiques m’oblige ici à expliciter qu’une forme irréelle, traduite par « N’EXISTE PAS », reste en absolu une forme d’existence dans l’AÏOODI qui regroupe chaque forme d’existence susceptible d’être envisagée par une forme de pensée quelconque du WAAM-WAAM. Notre capacité cognitive limitée ne saurait définir une forme absolue de non existence.

Nous acceptons ainsi, au cours de nos développements philosophiques ou mathématiques, l’apparition d’éléments que vous qualifieriez de contradictoires en raison de la coexistence possible de l’ETRE et du NON ETRE ou de la réfutation des deux. Ainsi, l’élaboration des solutions lors du calcul formel provoque nécessairement des branchements divergents. Chacune de ces divergences doit être explorée jusqu’à son terme de façon à confirmer ou infirmer a posteriori et par déduction logique chacune des voies engendrées par chaque IBOSZOO IOUBOO (point d’incertitude) du réseau de possibilités ainsi développé. Je vous joins à titre illustratif le schéma ci-contre, sans signification propre, comprenant deux de ces points.

Vos scientifiques se voient également confrontés à de telles classes de problèmes après un processus déductif correctement construit. Ils ne savent pas, par exemple, couper pour l’instant le point d’incertitude laissé par la théorie élaborée par votre éminent penseur Albert Einstein. Cette théorie, en effet, ne permet pas de trancher entre les trois classes de modèles cosmologiques qui restent encore admissibles pour vous : courbure négative, nulle ou positive de la structure tétradimensionnelle du WAAM. Ce stade fut inévitablement atteint sur OUMMO dans les temps anciens. Vous affirmer que la première solution est la seule qui permet d’expliquer les observations effectuées dans ce WAAM serait vous obliger à une profession de foi. Vous devez arriver à cette conclusion en écartant par des preuves indiscutables les deux autres modèles et, coupant ainsi le point d’incertitude et par là même tout doute possible, vous imprégner des propriétés fascinantes de la géométrie hyperbolique pour préciser ou redéfinir votre modèle cosmologique. Vos scientifiques doivent – et cela est sain – suivre jusqu’au bout l’intuition qui les incline à explorer en priorité l’une des branches possibles afin de développer la théorie qui découle de ce choix. Ils ne doivent pas, toutefois, élever leur cheminement de pensée en doctrine tant que le point d’incertitude subsiste en amont et que leurs travaux n’ont pas abouti à trancher définitivement la question.

Au cours du raisonnement, tout branchement aboutissant à la déduction de la valeur Ø est disqualifié et réduit (coupé) au niveau du dernier IBOSZOO IOUBOO à partir duquel il fut engendré. Un branchement engendrant un point d’incertitude déjà généré en amont est figé en attendant que le noeud générateur soit réduit par ailleurs ou que les autres branchements soient réduits ou également figés – donnant alors au problème une solution non déterministe. Le raisonnement est abouti lorsque tous les branchements aboutissent à un singleton (*) ou à une indétermination irréductible. Ainsi, le calcul formel que nous utilisons n’est pas déterministe : il sait engendrer plusieurs conclusions non incompatibles. Chaque IBOSZOO IOUBOO doit être confronté aux observations empiriques pour tenter de privilégier un branchement déductif. Certains travaux ayant pour seul but de réduire un point d’incertitude par perfectionnement du modèle prédictif occupent parfois des générations de penseurs sur OUMMO. Nous évitons toute tentative de démonstration utilisant le principe de réduction par l’absurde. Ce principe, encore fort en vigueur chez vos scientifiques, rend le raisonnement aveugle.

Nous adoptons dans tous les cas, comme vous, le principe d’identité ou d’idempotence (*) : X o X = X. La négation est remplacée par le principe de complémentarité : le résultat de la complémentation () est l’ensemble des valeurs possibles diminué de la valeur complémentée. X1/{X1,X2,X3, X4} = {X2,X3,X4}. Ainsi en logique binaire, la complémentation définit la négation classique : Vrai = Faux /{Vrai, Faux} et symétriquement Faux = Vrai/{Vrai,Faux}. De la même façon que vous introduisez les quantités discrètes 0 et 1 dans votre algèbre booléenne nous utilisons quatre valeurs logiques de base représentables dans cette symbolique par {01, 10, 01, 10}. L’exploration du graphe nodal d’un problème par le calcul formel consiste à obtenir une réduction à l’une des deux tautologies parmi {11, 00} qui valident une solution ou à l’une des deux impasses formelles parmi {11, 00} qui réfutent alors les hypothèses posées au niveau du dernier IBOSZOO IOUBOO.

Nous utilisons bien entendu dans nos raisonnements une vaste gamme d’opérateurs logiques ou causaux restrictifs qui sont nécessaires pour contraindre l’explosion combinatoire engendrée au cours du calcul formel. Les variables injectées dans le calcul sont elles-mêmes reliées par des relations contraignantes spécifiques au problème traité.